Un chef d’œuvre de la littérature française qui a toute sa place dans notre fonds classique !
Si elle n’est pas l’œuvre la plus accessible de Flaubert, l’Education sentimentale est assurément une des plus abouties. En dépit de son titre, le roman se veut bien plus qu’un récit d’apprentissage amoureux. En effet, Flaubert détourne les codes du romantisme en nous livrant une œuvre extrêmement réaliste dans laquelle les rêves du protagoniste finiront par être brisés un à un. Il s’agit donc d’un roman de l’échec, comme le corrobore un des titres auxquels l’auteur avait initialement pensé, Les Fruits secs.
L’Education Sentimentale présente de nombreux aspects autobiographiques. Un des buts de l’auteur, comme le laisse entendre le sous-titre « Histoire d’un jeune homme » est de brosser le portrait des hommes de sa génération. On trouve donc dans le roman toute une galerie de « types » caractéristiques de l’époque, qu’il s’agisse de l’ambitieux, du bourgeois parvenu sans scrupules, du capitaliste ou de la demi-mondaine. Flaubert fait preuve d’une ironie subtile dans la description de ces personnages, et réussit grâce à son talent, comme pour Madame Bovary, à les rendre paradoxalement attachants malgré leurs travers.
Vous l’aurez compris, le livre est à déconseiller aux lecteurs recherchant avant tout une intrigue amoureuse. Si elle est bien présente, cette dernière est plutôt prétexte à une série de mauvais choix de la part du héros, Frédéric, et au constat d’échec qui en découlera. En revanche, les amateurs d’histoire du XIXème siècle se régaleront de la peinture particulièrement précise de la Monarchie de Juillet et de la Révolution de 1848. A ce titre, le livre relève d’un intérêt quasiment documentaire et est considéré comme un des meilleurs témoignages de l’époque.